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Heureux à Esneux

Le procès d'une euthanasie

Par les larmes les yeux rougis
Il se tenait le dos voûté
Devant le juge sans merci
Qui déjà l’avait condamné

 C’est vrai monsieur le président
Que par amour je l’ai aidé
À prendre les médicaments
Lui permettant de s’échapper

Cette horrible maladie
Ne lui laissait aucun répit
Du cancer la tyrannie
Meurtrissait son corps affaibli

 Elle souffrait souvent elle hurlait
De douleur et de désespoir
Cinq années que cela durait
Son lit devenait un mouroir

 Et pourtant son corps résistait
Alors qu’elle voulait s’endormir
Et son regard me suppliait
De la laisser enfin partir

 Et j’ai eu le geste fatal
De lui donner le verre d’eau
Avec le phénobarbital
Avant de fermer les rideaux

 Elle s’est endormie calmement
Les traits du visage détendu
Je fus soulagé brusquement
Elle ne souffrirait jamais plus

 Je l’ai tellement aimée
Que
 je l’ai aidée à mourir
Et ma vie est terminée
Car je n’ai plus d’avenir

Il m’est égal d’être enfermé
De finir ma vie en prison
Je ne puis plus me supporter
Et je n’implore aucun pardon

Méry-sur-Ourthe, le 30 janvier 2023
Georges Bleuhay - en attente de publication
Diffusion autorisée en mentionnant l'auteur

 

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