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Heureux à Esneux

L‘Union européenne saborde l’agriculture bio

L‘Union européenne saborde l’agriculture bio
Pourtant, même l’INRA reconnaît que les pesticides ne sont pas nécessaires

D’un côté, il y a les grandes déclarations d’amour :

  • « La France interdira le glyphosate en 2021 » - Emmanuel Macron
  • « Je suis favorable à l’agriculture bio et la transition écologique » - François de Rugy, ex-ministre de l’écologie
  • « J’ai fixé l’objectif d'au moins 50 % de produits bio locaux ou écologiques dans la restauration collective » - Édouard Philippe, Premier Ministre

Et puis, il y a la triste réalité des faits :

  • La sortie du glyphosate n’a pas été inscrite dans la loi agriculture et alimentation ;
  • Et la quantité de pesticides aspergés sur les terres françaises a augmenté de 12 % entre 2014 et 2016 !! 

Et pour couronner le tout, l’Union européenne est en train d’assassiner le BIO, sans que personne ne s’en inquiète !

On dirait que la PAC cherche à TUER les agriculteurs bio !

Ce n’est pas moi qui le dit, mais Benoît Biteau, auteur du livre Paysan résistant ! et conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine :
« On assassine le modèle agricole vertueux.
Une partie des aides européennes dues au titre des années 2015 et 2016 ainsi que l'intégralité des subventions de 2017 n'ont toujours pas été payées aux agriculteurs bio.
La situation est d'autant plus scandaleuse que les agriculteurs dits conventionnels, qui cultivent à grand renfort de pesticides, ont touché l'intégralité de leurs aides 
» 
 
Vous vous rendez compte de ce que cela veut dire ?

Aujourd’hui, passer à l’agriculture bio est un vrai défi pour les paysans : c’est long, cela coûte de l’argent, et il faut presque « tout réapprendre », car le bio est complexe.
Et en PLUS, l’Union européenne leur met des bâtons dans les roues en ne leur versant pas les aides dans les temps !

Selon Benoît Biteau, les conséquences de ces « retards de paiement » sont catastrophiques :
« Certains collègues sont dans des situations financières critiques…
Je trouve cela criminel. Ces retards de paiements sont à la fois dissuasifs pour les agriculteurs qui veulent se convertir au bio et une source de problème pour ceux qui sont déjà engagés en bio...
C'est un sabotage en règle contre le développement de l'agriculture biologique
 »

Selon les chiffres officiels, les trois quarts des 36.000 agriculteurs bio en France, soit près de 27.000 paysans, ont connu des retards de paiement !
On voudrait tuer l’agriculture bio qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
C’est d’autant plus absurde que, au même moment, les plus hautes instances scientifiques commencent à reconnaître que les pesticides ne servent à rien !

L’incroyable aveu de chercheurs de l’INRA sur l’agriculture BIO

A quoi servent les pesticides ?
A lutter contre les maladies, n’est-ce pas ?
Eh bien, figurez-vous que là-dessus, les pesticides font MOINS BIEN que l’agriculture bio !
C’est ce qu’a démontré une étude toute récente de l’INRA, publiée dans Nature Sustainability
Et c’est un véritable coup de tonnerre pour la « pensée unique » en agriculture !

Écoutez bien la conclusion des chercheurs :

« En utilisant deux méta-analyses distinctes, nous démontrons que par rapport aux systèmes de cultures conventionnels, l’agriculture biologique favorise la lutte antiparasitaire »

Oui, l’agriculture bio lutte MIEUX contre les parasites que l’agriculture conventionnelle.
C’est une « découverte » qui va à l’OPPOSÉ des discours officiels sur l’intérêt des pesticides !
Et le détail de l’étude est encore plus intéressant.

Plus de mauvaises herbes, mais c’est une BONNE CHOSE !

Les chercheurs ont étudié trois types « d’agresseurs » :

  • Les agents « pathogènes » - champignons, bactéries, virus, etc.
  • Les « ravageurs » - insectes, acariens, etc.
  • Et les « plantes adventices », comme les mauvaises herbes.

Conclusion : Il y a moins d’agents pathogènes dans l’agriculture bio que dans l’agriculture conventionnelle.

Pour les animaux ravageurs, les niveaux d’infestation sont à peu près équivalents.
S’agissant des « mauvaises herbes », il est vrai qu’il y en a plus en agriculture bio… …mais c’est en réalité une bonne chose !

Car les herbes sauvages participent à la vie du sol – sur les terres arides, par exemple, elles permettent d’apporter de l’humidité bienvenue.
Mais surtout, c’est précisément parce qu’il y a plus d’herbes qu’il y a moins d’agents pathogènes et de ravageurs !

La preuve par les « chayottes » de l’île de la Réunion

  Les chayottes - un fruit très prisé à l'ile Maurice et l'ile de la Réunion

Le journal Bioaddict a donné un exemple très intéressant de ce phénomène: la culture de chayottes.

A la Réunion, la culture de chayottes est très importante.
Mais ces plantes étaient attaquées par la « mouche des légumes », avec de gros dégâts.
Les agriculteurs ont répliqué avec des doses toujours plus importantes d’insecticides, sans grand résultat.
Et puis un jour, des chercheurs en agronomie sont arrivés avec une autre solution
Ils ont favorisé l’implantation des « mauvaises herbes » sur les cultures. Pourquoi ? Mais parce que les prédateurs de la « mouche des légumes » vivent dans ces herbes !
L’erreur, c’était de désherber ! Avec les mauvaises herbes, les récoltes ont été meilleures !

Vous voyez qu’il est GRAND TEMPS de changer de modèle !!
Il faut arrêter de lutter CONTRE la nature par des produits chimiques. Au contraire, il faut utiliser la nature comme une ALLIEE pour de meilleurs récoltes !

C’est tout le principe de la permaculture, qui va encore plus loin que l’agriculture bio… et qu’il faut aider à développer le plus largement possible !

C’est un combat de longue haleine, mais nous y arriverons, c’est le sens de l’histoire !

Guillaume Chopin
Association Santé Naturelle

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